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OBJECTIF

Notre objectif majeur est d’aider les jeunes enfants des favelas de la zone sud de Teresina (Nordeste brésilien) à s’intégrer ou à se réintégrer socialement. Cette entreprise ne pourra voir le jour qu’à travers l’éducation.

enfants

La société brésilienne, tout comme la nôtre, n’offre pas la possibilité de trouver sa place en son sein, aux personnes peu ou pas formées. Les jeunes en situation d’échec ou évoluant sur un terrain défavorable à leur épanouissement culturel (famille analphabète, favela dépourvue de structures éducatives ou sanitaires) se trouvent être en proie à un sentiment de rejet social qu’ils expriment très fréquemment par la violence. Pour eux, le sentiment d’appartenance à un groupe social se limite à l’univers du gangstérisme.

Il n’existe qu’une seule façon pour ces jeunes de s’en sortir : se former. Pour cela, il faut qu’ils reprennent confiance en l’école, qui pour eux, est le reflet de cette société qui les rejettent. Ce sentiment doit s’acquérir doucement en établissant des relations privilégiées entre ces jeunes et des adultes qui auront su gagner leur confiance.

Notre proposition est d’établir ce lien social grâce à la pratique sportive et plus particulièrement la Capoeira Angola qui est un art de la rue. Elle vient à la rencontre des gens en se manifestant sur une place, devant une église, dans un jardin public…

Les enfants sont souvent étonnés, fascinés, émerveillés devant les prouesses physiques des acteurs d’une roda de Capoeira. Cette dernière a longtemps été assimilée à un jeu de voleurs, de bandits, de trafiquants puisqu’elle est le fruit des anciens esclaves. Depuis peu, elle a trouvé sa place au sein de la société brésilienne grâce à son franc succès auprès d’une certaine élite et dans les pays européens ou aux Etats Unis.

Aujourd’hui, elle est un lien essentiel dans une société brésilienne où les fossés ne cessent de se creuser entre les riches et les pauvres et où il est toujours aussi difficile de se faire une place dans la société quand on est noir ou métis.

La Capoeira Angola se refuse à toute forme de violence ou de discrimination. De grands maîtres de Capoeira travaillent avec des enfants des rues à Rio de Janeiro, São Salvador da Bahia ou bien Belo Horizonte. Bon nombre de ces enfants en situation de détresse, arrivent à s’en sortir. Ils finissent par entrer à l’école ou en formation professionnelle dans l’espoir de ne plus jamais revenir dans le monde d’où ils ont réussi à s’échapper.



enfants

LE PROJET

Notre proposition est de renouer le dialogue avec les jeunes exclus de Teresina, en leur proposant une activité qui leur est proche, la Capoeira Angola. Une fois les bases de confiance mutuelle mises en place, nous pourrons plus aisément leur proposer de suivre une formation qualifiante dispensée par la Pastorale des Mineurs afin de quitter la rue et de réintégrer la société.


La Capoeira dans la langue Tupi Guarani (Indiens du Brésil) est un type de végétation très dense où les esclaves africains pratiquaient leurs danses traditionnelles, assimilées à des mouvements d’animaux par les colons portugais. Il s’agissait en fait d’un mélange de danse et de lutte lié à la philosophie et au combat pour le respect et la dignité. Les esclaves noirs de cette époque ont amené avec eux un bagage culturel énorme associé à une grande volonté de résistance contre l’injustice de l’esclavage.

La Capoeira Angola est avant tout une philosophie de vie basée sur le respect de soi et d’autrui. De ce fait, la personne qui pratique la Capoeira Angola apprend à avoir une vision du monde plus juste, une plus haute estime de soi, à respecter autrui. Elle doit servir à faire le bien. C’est une école de la vie et non de la violence.

Il est prouvé que la Capoeira Angola apporte beaucoup de choses à l’homme tant sur le plan de la santé, de la vie en société et de sa formation intellectuelle. Elle requiert précision et réflexion. Elle donne en échange le bien être, une liberté intellectuelle et de raisonnement.

Rôle du Maitre de Capoeira :

Le maitre de Capoeira a un rôle de confident, de conseiller, de sage. Il possède déjà une grande expérience de vie et doit pouvoir apporter des réponses précises aux interogations soulevées par les jeunes. Les enfants, avec lesquels nous travaillons, ont manqué de cadre de référence familial ou social. Le soutien du maitre de Capoeira permet de supplanter cette carence.


Philosophie de la Capoeira Angola :

Le maitre de Capoeira doit aussi faire passer des messages de discipline, de respect de soi et des autres à travers la pratique de cet art. La ponctualité et la régularité seront des qualités que devront acquérir les jeunes impliqués dans ce programme. La Capoeira est un art noble et sera respecté si les enfants prennent soin de se présenter toujours vêtus convenablement (vêtements propres...), d’arriver et de partir à l’heure prévue.

Cette discipline ne permet pas de différencier une personne qui pratique depuis dix ans et un novice. Chacun d’eux portera une tenue blanche sans distinction de niveau ou de grade (pas de cordon ou de ceinture de couleur). L’humilité de chacun sera ainsi préservée.

La pratique de la Capoeira Angola permet de mettre en avant des pans de l’histoire occultés par les livres ou l’éducation : la colonisation, l’arrivée des esclaves noirs, le métissage du peuple brésilien, ses racines transatlantiques.


Le cours :

La musique et le chant sont présents tout au long du cours.
• Élongation et échauffement
• Travail des figures en individuel
• Travail des figures en couple
• Apprentissage des chants traditionnels
• Apprentissage de la pratique instrumentale
• Confection des instruments traditionnels (berimbau, caxixi, reco reco...)
• Roda de Capoeira (rencontres, démonstrations publiques)
Les musiciens sont assis sur un banc (3 berimbaus, un reco reco, un pandeiro, un agogo, un atabaque). Tous les autres sont assis en rond autour d’eux. Le maitre de capoeira lance le premier chant qui est repris en choeur par tous. Les enfants entrent dans la danse par couple afin de s’affronter et d’éprouver leurs ruses respectives.



MISE EN OEUVRE

Durée du projet : 1 an à compter du mois de janvier 2003 reconductible et réadapté en fonction des évaluations et des besoins, tous les ans.

Nombre de bénéficiaires : 200 enfants et adolescents âgés de 6 à 18 ans et plus d’un millier de personnes de façon indirecte (les familles, les habitants des quartiers).

Les enfants et adolescents concernés par ce programme sont des jeunes qui ne sont pas scolarisés et qui passent leur temps dans la rue au sein de gangs. Leur préoccupation principale est de trouver de quoi manger au jour le jour.

Après avoir élaboré le projet, les familles et les acteurs sociaux vont se retrouver dans sa mise en oeuvre. Chacun aura un rôle dans le suivi administratif ou sur le terrain en fonction de ses compétences et de ses aspirations.

Après chaque séance, les jeunes se verront offrir un repas complet. C’est une condition indispensable si l’on veut se prémunir de l’absentéisme occasionné par leur nécessité de trouver de l’argent afin de s’alimenter. Les repas seront préparés par des mères de familles bénévoles vivant dans le quartier.

Des réunions régulières seront organisées avec les familles et les jeunes afin de renouer le tissu familial éclaté. Des démonstrations publiques de Capoeira Angola seront proposées chaque fois que cela sera possible. Celles ci permettront de valoriser ces jeunes et de montrer à la population locale qu’ils peuvent faire autre chose que de voler ou de s’entretuer.