A
la rencontre du patrimoine Loudanais et de la culture Brésilienne
A première vue, il paraît difficile d’établir
un lien fort entre le patrimoine historique du loudunais, en l’occurrence
le château de Ternay, et la culture brésilienne.
Or, en s’y penchant de plus près, nous pouvons
noter quelques similitudes frappantes. En premier lieu, pendant que des
hommes s’affairaient à la construction du château de
Ternay, d’autres naviguaient en quête de nouvelles terres,
parmi elles, le Brésil.
Un des éléments de rapprochement les plus
troublants entre ces deux cultures se situe au niveau de la poésie
et de la littérature. En effet, la poésie française
de l’époque a influencé très fortement la littérature
portugaise ancienne. Les colons portugais ont amené avec
eux cet héritage culturel durant leurs longs voyages.
De
ce fait, le Brésil a accueilli de très nombreux troubadours
et ménestrels venus du vieux continent. Ces artistes
improvisateurs ont, chez nous, complètement disparus ;
ils sont, par contre très présents au Brésil
et, plus particulièrement, dans le Nordeste.
On les appelle repentiste . Il n’est pas rare de les rencontrer
sur une place publique ou sur un marché, munis de leur guitare
et déclamant leur poésie à qui veut bien l’entendre.
Traditionnellement, ils vont par deux et se livrent un véritable
combat du vers. Il s’agit d’improvisations où, tour
à tour, ils prennent la parole pour construire une poésie
éphémère.
Dans
le même registre, on trouve la littérature de cordel.
Elle se présente sous forme de petits livrets de 8 à 32
pages, imprimés sur du papier de basse qualité. Elle est
vendue sur les marchés du Nordeste brésilien, accrochée
à une ficelle par une pince à linge (d’où son
nom de littérature de cordel).
La première page du livret est illustrée par des gravures
sur bois un peu naïves (exemple en couverture du dossier). Dans la
vraie tradition littéraire, ces livrets contiennent des histoires,
toujours racontées sous forme de poème, où il est
question de Charlemagne, Roland à Roncevaux… du fait de son
héritage de la poésie française par l’intermédiaire
de la culture portugaise.
Il est aussi très important de noter que le département
de portugais de la faculté de Poitiers détient la deuxième
plus importante collection au monde de livrets de littérature de
cordel. Ce fond fait l’objet d’exploitation systématique
de la part de nombreux chercheurs.
A l’heure où ce type de littérature
et de poésie a complètement disparu de notre société,
nous souhaitons raviver sa flamme par l’intermédiaire des
nombreux spécialistes, en la ramenant pour une journée,
dans un lieu symbolisant sa naissance : le château de Ternay.
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